Un projet d’autorisation de travaux peut être modifié par le copropriétaire demandeur – Cass. civ. 3ème, 4 juin 2014, pourvoi n°13-15.400

Le projet de travaux d’un copropriétaire peut être modifié en cas de demande d’autorisation judiciaire.

Un copropriétaire, propriétaire de lots à usage commercial, entendait effectuer à ses frais des travaux d’installation d’une gaine d’extraction des fumées, dans la cour de l’immeuble.

S’étant heurté à un refus, il avait assigné le syndicat des copropriétaires en nullité de la résolution de l’assemblée générale de refus et avait sollicité l’autorisation judiciaire de ces travaux.

Le copropriétaire avait modifié son projet de telle sorte que le projet initial pour lequel il sollicitait l’autorisation judiciaire était différent de celui qui avait été préalablement soumis en assemblée générale et qui avait été rejeté.

La question qui se posait était donc de savoir si le demandeur était lié par le projet que l’assemblée générale avait refusé ou s’il pouvait le modifier.

Le syndicat des copropriétaires demandait l’irrecevabilité de la demande.

La Cour de cassation, rejetant le pourvoi du syndicat des copropriétaires, relève que la loi – article 30, alinéa 4 de la loi du 10 juillet 1965 – n’impose pas que les travaux soumis à autorisation judiciaire soient rigoureusement identiques à ceux que l’assemblée générale n’a pas autorisés.

En l’espèce, les différences entre le projet soumis à l’assemblée générale et le projet modificatif soumis à la Cour d’appel, étaient limitées « de nature qualitative et esthétique » et « visaient à répondre de façon concrète et constructive aux critiques renouvelées du syndicat des copropriétaires et aux exigences de l’autorité administrative. »

Les juges d’appel avaient eu à connaître du même projet qui avait été « amélioré et complété » depuis son refus en assemblée générale.

Le copropriétaire peut donc faire évoluer le projet initial, dès lors que les modifications ne le dénaturent pas.

Sommaire

Autres articles

some
Baux commerciaux : la demande de renouvellement aux clauses et conditions du bail expiré vaut offre de prix du bail en renouvellement
Le bailleur ayant accepté la demande du locataire sollicitant le renouvellement aux clauses et conditions du précédent bail, la demande en fixation du loyer du bail renouvelé doit être rejetée.
some
Covid-19 et non-paiement des loyers commerciaux pour la période d’avril et mai 2020
Si bailleur et preneur, en période de Covid-19, doivent, de bonne foi, se concerter sur la nécessité d’aménager les modalités d’exécution de leurs obligations respectives, les moyens du locataire – défaut dans l’obligation de délivrance du bailleur et...
some
Précisions nouvelles sur les prêts libellés en francs suisses et les clauses abusives
La CJUE considère que les clauses prévoyant l’allongement de la durée d’un contrat de prêt et l’augmentation du montant des mensualités sont susceptibles de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties.
some
[VIDÉO] Etat du marché en période de crise sanitaire, par Patrick COLOMER
Patrick COLOMER, Expert judiciaire près de la Cour d’appel de Paris et agréé par la Cour de cassation, intervient dans le cadre de contentieux locatifs et d’indemnités d’éviction.
some
Exploitation illicite : attention aux modifications apportées aux projets commerciaux en cours de réalisation !
Par un arrêt en date du 15 février 2021, la Cour administrative d’appel de Marseille, saisie par l’Association En Toute Franchise, a censuré le refus d’un Préfet de mettre en œuvre les pouvoirs de police qu’il détient en matière d’aménagement…
some
COVID-19 : Fermeture des commerces non essentiels et demande de restitution des loyers payés pendant la période de confinement
La 18ème chambre du tribunal judiciaire de Paris décide que le locataire n’est pas fondé à exciper, au soutien de sa demande de restitution de loyers payés pendant la période de fermeture administrative de son commerce de vente d’objets d’art…