Un seul président de séance lors de l’assemblée générale des copropriétaires

Photo de profil - BARRUET Sophie | Avocat | Lettre des réseaux

BARRUET Sophie

Avocat

Cass. civ. 3ème, 22 mars 2018, n°16-27.481, Publié au bulletin

L’assemblée générale des copropriétaires ne peut désigner qu’un seul président de séance.

Ce qu’il faut retenir : L’assemblée générale des copropriétaires ne peut désigner qu’un seul président de séance.

Pour approfondir : Lors d’une réunion d’assemblée générale, les copropriétaires ont désigné quatre des cinq copropriétaires comme présidents de séance.

Un des copropriétaires a assigné le syndicat des copropriétaires de la résidence en vue d’obtenir l’annulation des délibérations de l’assemblée générale.

La Cour d’appel a rejeté la demande d’annulation de la copropriétaire, en considérant que la désignation de plusieurs présidents n’était pas interdite.

Au visa de l’article 15 du décret de 1967, la Cour de cassation casse et annule l’arrêt de la Cour d’appel, en rappelant qu’au début de chaque réunion, l’assemblée générale désigne son président mais que cette assemblée générale ne peut désigner qu’un seul président.

En effet, selon les dispositions de l’article 15 du décret n°67-223 du 15 mars 1967, pris pour application de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, l’assemblée générale des copropriétaires procède, en chaque début de réunion, à la désignation de son président et d’un secrétaire, et facultativement d’un ou plusieurs scrutateurs.

La jurisprudence a déjà retenu que l’article 15 du décret de 1967 est d’ordre public, et qu’il ne peut donc y être dérogé (CA Pau, 18 janvier 1990, JurisData 1990-600241 ; Cass. civ. 3ème, 14 janvier 1998, n°96-12.513).

La Cour de cassation fait donc une stricte application des dispositions de cet article. Cet arrêt a son importance, puisque la violation du caractère d’ordre public de ces dispositions emporte la nullité du mandat du président de séance, qui entraine, en conséquence, l’annulation de toutes les décisions prises au cours de l’assemblée générale.

A rapprocher : Article 15 du décret n°67-223 du 15 mars 1967 ; Cass. civ. 3ème, 14 janvier 1998, n°96-12.513

Sommaire

Autres articles

some
Baux commerciaux : la demande de renouvellement aux clauses et conditions du bail expiré vaut offre de prix du bail en renouvellement
Le bailleur ayant accepté la demande du locataire sollicitant le renouvellement aux clauses et conditions du précédent bail, la demande en fixation du loyer du bail renouvelé doit être rejetée.
some
Covid-19 et non-paiement des loyers commerciaux pour la période d’avril et mai 2020
Si bailleur et preneur, en période de Covid-19, doivent, de bonne foi, se concerter sur la nécessité d’aménager les modalités d’exécution de leurs obligations respectives, les moyens du locataire – défaut dans l’obligation de délivrance du bailleur et...
some
Précisions nouvelles sur les prêts libellés en francs suisses et les clauses abusives
La CJUE considère que les clauses prévoyant l’allongement de la durée d’un contrat de prêt et l’augmentation du montant des mensualités sont susceptibles de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties.
some
[VIDÉO] Etat du marché en période de crise sanitaire, par Patrick COLOMER
Patrick COLOMER, Expert judiciaire près de la Cour d’appel de Paris et agréé par la Cour de cassation, intervient dans le cadre de contentieux locatifs et d’indemnités d’éviction.
some
Exploitation illicite : attention aux modifications apportées aux projets commerciaux en cours de réalisation !
Par un arrêt en date du 15 février 2021, la Cour administrative d’appel de Marseille, saisie par l’Association En Toute Franchise, a censuré le refus d’un Préfet de mettre en œuvre les pouvoirs de police qu’il détient en matière d’aménagement…
some
COVID-19 : Fermeture des commerces non essentiels et demande de restitution des loyers payés pendant la période de confinement
La 18ème chambre du tribunal judiciaire de Paris décide que le locataire n’est pas fondé à exciper, au soutien de sa demande de restitution de loyers payés pendant la période de fermeture administrative de son commerce de vente d’objets d’art…