VEFA : effet de la nullité du contrat préliminaire sur la validité de l’acte authentique

Photo de profil - BARRUET Sophie | Avocat | Lettre des réseaux

BARRUET Sophie

Avocat

Cass. civ. 3ème, 27 avril 2017, n°16-15.519

La nullité du contrat préliminaire de réservation, celui-ci étant facultatif, est sans incidence sur la validité de l’acte de vente.

Ce qu’il faut retenir : La nullité du contrat préliminaire de réservation, celui-ci étant facultatif, est sans incidence sur la validité de l’acte de vente.

Pour approfondir : Dans cette affaire, un couple, démarché à son domicile, a conclu un contrat de réservation de divers lots d’un immeuble, puis les ont acquis en l’état futur d’achèvement, selon acte authentique du 15 décembre 2006. Contestant les conditions dans lesquelles ils ont conclu ces contrats, notamment sur le fondement des dispositions relatives au démarchage, les propriétaires ont assigné le démarcheur et le vendeur en annulation des contrats et indemnisation de leurs préjudices.

La Cour d’appel a retenu que l’annulation du contrat de réservation conclu en vue d’une vente en l’état futur d’achèvement est sans incidence sur la validité de l’acte authentique de vente dressé ultérieurement. Les propriétaires se sont pourvus en cassation en soutenant que la nullité du contrat de réservation serait causée par l’annulation subséquente du contrat de réservation.

La Cour de cassation approuve la solution retenue par la Cour d’appel en rappelant que le contrat préliminaire de réservation, dont elle a prononcé la nullité, est facultatif. Dès lors, la Cour d’appel en a exactement déduit que cette nullité est sans incidence sur la validité de l’acte de vente.

En effet, il convient de rappeler que le contrat de réservation, prévu à l’article L. 261-15 du Code de la construction et de l’habitation, se présente comme un avant-contrat « facultatif » à la conclusion du contrat de vente. La portée de ce contrat de réservation est donc limitée. Par ailleurs, il convient de souligner qu’en l’espèce les acquéreurs ont réitéré, sans contestation, leur consentement à l’acquisition des biens réservés par la signature de l’acte authentique de vente. Dès lors, la nullité du contrat de réservation est sans effet sur la validité de l’acte de vente.

A rapprocher : Article L. 261-15 du Code de la construction et de l’habitation

Sommaire

Autres articles

some
Précisions nouvelles sur les prêts libellés en francs suisses et les clauses abusives
La CJUE considère que les clauses prévoyant l’allongement de la durée d’un contrat de prêt et l’augmentation du montant des mensualités sont susceptibles de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties.
some
Baux commerciaux : la demande de renouvellement aux clauses et conditions du bail expiré vaut offre de prix du bail en renouvellement
Le bailleur ayant accepté la demande du locataire sollicitant le renouvellement aux clauses et conditions du précédent bail, la demande en fixation du loyer du bail renouvelé doit être rejetée.
some
Covid-19 et non-paiement des loyers commerciaux pour la période d’avril et mai 2020
Si bailleur et preneur, en période de Covid-19, doivent, de bonne foi, se concerter sur la nécessité d’aménager les modalités d’exécution de leurs obligations respectives, les moyens du locataire – défaut dans l’obligation de délivrance du bailleur et...
some
[VIDÉO] Etat du marché en période de crise sanitaire, par Patrick COLOMER
Patrick COLOMER, Expert judiciaire près de la Cour d’appel de Paris et agréé par la Cour de cassation, intervient dans le cadre de contentieux locatifs et d’indemnités d’éviction.
some
Exploitation illicite : attention aux modifications apportées aux projets commerciaux en cours de réalisation !
Par un arrêt en date du 15 février 2021, la Cour administrative d’appel de Marseille, saisie par l’Association En Toute Franchise, a censuré le refus d’un Préfet de mettre en œuvre les pouvoirs de police qu’il détient en matière d’aménagement…
some
COVID-19 : Fermeture des commerces non essentiels et demande de restitution des loyers payés pendant la période de confinement
La 18ème chambre du tribunal judiciaire de Paris décide que le locataire n’est pas fondé à exciper, au soutien de sa demande de restitution de loyers payés pendant la période de fermeture administrative de son commerce de vente d’objets d’art…