Financement participatif : un nouveau décret d’application

Décret n°2016-1453 du 28 octobre 2016 - JORF n°0254 du 30 octobre 2016

Le décret du 28 octobre 2016, d’application immédiate, vient préciser le cadre juridique applicable aux prêts et aux titres proposés dans le cadre du financement participatif ainsi qu’aux « minibons ».

Ce qu’il faut retenir : Le décret du 28 octobre 2016, d’application immédiate, vient préciser le cadre juridique applicable aux prêts et aux titres proposés dans le cadre du financement participatif ainsi qu’aux « minibons ».

Pour approfondir :

  • Précision du cadre juridique applicable au financement participatif sur une plateforme internet :

Le décret du 28 octobre 2016 vient relever le plafond des prêts consentis au titre d’un projet par les particuliers sur les plateformes des intermédiaires en financement participatif (IFP), à (i) 2.000 euros pour les prêts avec intérêts (contre 1.000 euros auparavant) et à (ii) 5.000 euros pour les prêts sans intérêts (contre 4.000 euros auparavant).

Par ailleurs, les plateformes d’investissement ayant le statut de conseillers en investissements participatifs (CIP) pourront désormais recevoir des projets souhaitant lever des fonds jusqu’à 2,5 millions d’euros contre 1 million d’euros auparavant ; étant  toutefois précisé que les offres excédant 1 million d’euros ne pourront pas porter sur des titres de capital représentant plus de 50% du capital de l’émetteur. Cette restriction serait néanmoins écartée lorsque l’offre de l’émetteur a pour objet de détenir et de gérer des participations dans une autre société dans laquelle ses participations n’excèdent pas 50% du capital. 

En outre, il convient de noter que le champ des titres financiers admissibles au crowdfunding n’est aujourd’hui plus limité aux seules émissions d’actions simples ou d’obligations à taux fixe, pour être élargi aux actions de préférence, aux obligations convertibles en actions et, sous certaines conditions, aux titres participatifs.

  • Précision du cadre juridique applicable aux « minibons » :

Enfin, ledit décret vient porter application de l’ordonnance du 28 avril 2016 relative aux bons de caisse, à savoir les titres remis par une entreprise en échange d’un crédit qui lui est accordé, et préciser les conditions d’émissions des « minibons » pouvant, contrairement aux bons de caisse, être échangés sur les plateformes internet de financement participatif.

Le régime juridique applicable aux minibons se trouve désormais consacré aux articles L. 223-6 à L. 223-13 du Code monétaire et financier, aux termes desquels il ressort notamment que seules les sociétés par actions (SAS) et les sociétés à responsabilité limitée (SARL), dont le capital est intégralement libéré et dont le bilan de leur troisième exercice commercial a été établi, peuvent émettre des minibons.

Le décret vient également fixer le montant maximal des offres de minibons d’un même émetteur à 2,5 millions d’euros sur une période de douze mois suivant la date de la première émission et préciser que la périodicité des échéances du prêt en contrepartie duquel est délivré le minibon sont constantes et ne peuvent être supérieures à un trimestre.

A rapprocher : Ordonnance n°2016-520 du 28 avril 2016 – JO du 29 avril 2016

Sommaire

Autres articles

some
Tenue des assemblées générales pendant la crise sanitaire
La loi relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire en date du 31 mai 2021 a prorogé le régime dérogatoire de tenue des assemblées générales jusqu’au 30 septembre 2021.
some
Une décision accordant au dirigeant une rémunération contraire à l’intérêt social n’est pas nulle
En l’absence de violation de la loi, de fraude ou d’abus de majorité, la seule contrariété à l’intérêt social ne suffit pas pour annuler une décision des associés qui octroie une rémunération exceptionnelle à un dirigeant.
some
La Cour de cassation renforce l’obligation de dépôt des comptes annuels auprès du greffe
En cas d’absence de dépôt des comptes annuels au greffe du tribunal de commerce, tout intéressé peut demander au président du tribunal d’enjoindre sous astreinte à une société par actions de procéder à ce dépôt, sans que ne puisse être…
some
Absence de responsabilité personnelle du dirigeant dont la démission n’a pas été publiée
L’administration fiscale ne peut invoquer l’inopposabilité de la démission non publiée d’un dirigeant pour rechercher sa responsabilité, sauf à démontrer une gestion de fait de ce dernier.
some
Un membre du conseil de surveillance n’exerce pas une fonction de direction
Une interdiction de gérer n’est pas incompatible avec l’exercice d’un mandat de membre du conseil de surveillance d’une société anonyme car les membres d’un conseil de surveillance n’exercent qu’une mission de contrôle de la gestion de la société, et...
some
Etat d’urgence sanitaire et assouplissement des règles de réunion et de délibération des organes dirigeants et des assemblées
Pour aider les entreprises, le gouvernement a subséquemment adopté une ordonnance du 25 mars 2020 n° 2020-321 permettant un assouplissement des règles de réunion et de délibération des organes dirigeants et des assemblées pour permettre et faciliter la...