Régularisation des avoirs détenus à l’étranger : les majorations renforcées

Circulaire du 14 septembre 2016

La circulaire du 14 septembre 2016 révèle les barèmes des majorations appliquées lors du traitement des déclarations rectificatives des contribuables détenant des avoirs à l’étranger.

Ce qu’il faut retenir : La circulaire du 14 septembre 2016 révèle les barèmes des majorations appliquées lors du traitement des déclarations rectificatives des contribuables détenant des avoirs à l’étranger.

Pour approfondir : Le 22 juillet 2016, le Conseil Constitutionnel a déclaré inconstitutionnelle l’amende proportionnelle de 5% pour non déclaration d’un compte bancaire à l’étranger prévue par la loi du 14 mars 2012 et codifiée au second alinéa du 2 du IV de l’article 1736 du code général des impôts.

En effet, le 18 mai 2016 le Conseil d’Etat avait saisi le Conseil Constitutionnel d’une question prioritaire de constitutionnalité afin de savoir si le dispositif répressif pour défaut de déclaration de compte à l’étranger était compatible avec le principe d’égalité devant la loi pénale en raison de la pluralité des amendes encourues. Contre toute attente, le Conseil constitutionnel ne s’est pas prononcé sur ce point mais a soulevé d’office un grief tiré de la méconnaissance du principe de proportionnalité des peines prévue l‘article 8 de la DDCH aux termes duquel « la loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires ».

Ainsi, l’application d’une amende proportionnelle pour un simple manquement à des obligations déclaratives est « une sanction manifestement disproportionnée à la gravité des faits que la loi a entendu réprimer ».

Cette décision du 22 juillet 2016 n’est pas sans laisser quelques interrogations relatives à l’équité fiscale entre les contribuables ayant déjà signé la transaction avec le STDR et payé l’amende proportionnelle et les repentis tardifs.

En effet, en application de l’article L.251 du Livre des procédures fiscales, les transactions une fois signées, excluent tout recours des contribuables remettant en cause les pénalités ayant fait l’objet de la transaction. L’égalité des citoyens devant l’impôt prévue à l’article 13 de la DDHC est dès lors menacée.

Cette situation relativement inéquitable justifierait de réfléchir aux solutions qui pourraient être trouvées pour les contribuables ayant régularisé leur situation en premier.

Le Gouvernement a cependant souhaité tirer les conséquences budgétaires de cette décision et à ce titre, la Circulaire du 14 septembre 2016 est venue modifier le barème des pénalités applicables aux repentis fiscaux régularisant leur situation auprès du service de traitement des déclarations rectificatives.

Désormais, pour les contribuables engageant une procédure de régularisation à compter du 14 septembre 2016, la majoration applicable sera portée de 15% à 25% pour les fraudeurs « passifs » (ceux ayant reçu des avoirs dans le cadre d’une succession ou d’une donation ou pour les avoirs constitués lorsqu’ils résidaient à l’étranger).

Pour les fraudeurs « actifs », (ceux ayant organisé leur évasion fiscale), la majoration sera portée de 30 à 35%.

Par ailleurs, les comptes appartenant à des contribuables « passifs » bénéficieront toujours du plafonnement de l’amende fixe à 1,5 % ou 3 % pour les contribuables « actifs » du montant des avoirs.

A rapprocher : Décision 2016-554 QPC du 22 juillet 2016

Sommaire

Autres articles

some
Tenue des assemblées générales pendant la crise sanitaire
La loi relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire en date du 31 mai 2021 a prorogé le régime dérogatoire de tenue des assemblées générales jusqu’au 30 septembre 2021.
some
Une décision accordant au dirigeant une rémunération contraire à l’intérêt social n’est pas nulle
En l’absence de violation de la loi, de fraude ou d’abus de majorité, la seule contrariété à l’intérêt social ne suffit pas pour annuler une décision des associés qui octroie une rémunération exceptionnelle à un dirigeant.
some
La Cour de cassation renforce l’obligation de dépôt des comptes annuels auprès du greffe
En cas d’absence de dépôt des comptes annuels au greffe du tribunal de commerce, tout intéressé peut demander au président du tribunal d’enjoindre sous astreinte à une société par actions de procéder à ce dépôt, sans que ne puisse être…
some
Absence de responsabilité personnelle du dirigeant dont la démission n’a pas été publiée
L’administration fiscale ne peut invoquer l’inopposabilité de la démission non publiée d’un dirigeant pour rechercher sa responsabilité, sauf à démontrer une gestion de fait de ce dernier.
some
Un membre du conseil de surveillance n’exerce pas une fonction de direction
Une interdiction de gérer n’est pas incompatible avec l’exercice d’un mandat de membre du conseil de surveillance d’une société anonyme car les membres d’un conseil de surveillance n’exercent qu’une mission de contrôle de la gestion de la société, et...
some
Etat d’urgence sanitaire et assouplissement des règles de réunion et de délibération des organes dirigeants et des assemblées
Pour aider les entreprises, le gouvernement a subséquemment adopté une ordonnance du 25 mars 2020 n° 2020-321 permettant un assouplissement des règles de réunion et de délibération des organes dirigeants et des assemblées pour permettre et faciliter la...